envie de.... suicide...

Cela fait une heure déjà que je suis assise à mon bureau, avec une seule idée, une idée fixe, irréversible, indiscutable : travailler.
Je dois rédiger une problématique, des hypothèses économétriques et bien évidemment avec tout le blablabla autour de la présentations des anciens travaux, de l’intérêt des miens, le tout avec une bonne bibliographie… le tout en 6, 10 pages au maximum…travailler, lire des articles, en choisir un, deux et trouver la faille, mon point de départ… oui mais je suis très distraite…. Travailler, oui mais peut-être que j’ai faim et si j’allais manger quelque chose, travailler, ce portable qui ne sonne presque jamais, travailler et si je refaisais le tour de toutes mes boites mails pour remarquer enfin avec la même désespérance mais une lassitude croissante qu’il y a aucun nouveau message, travailler, je ne sais pas ce que je veux écouter, j’hésite : Coldplay ou Goldfrapp, et puis rien finalement…. Mes mains prennent pourtant machinalement le CD de Anouar Brahem, Thimar et mes doigts se précipitent sur la touche suivant jusqu’au morceau numéro 5 : Waqt ou temps, le temps de remonter sur le bord de ma fenêtre, le temps de m’imprégner d’air frais, le temps d’avant, le temps d’après, le temps de penser à toi, le temps de revenir à lui, le temps de sourire nostalgiquement à tous mes souvenirs, le temps de reconstruire utopiquement mes envies, le temps de retrouver la jeunesse de mes ambitions, le temps d’abîmer encore et encore le peu de mes regrets… le temps de t’avouer discrètement… le temps de rêver le passé, le temps de ne plus se soucier de l’avenir, le temps de ne plus t’en vouloir, le temps de ne plus avoir à te chercher un sens, le temps de te dire sans peur, sans chagrin, te faire mes adieux sans remords, sans culpabilité, le temps de t’avouer Chère Vie que je m'en vais… je m'en vais…..

Bon, il faudra que je me mette à travailler... oui mais qu'est-ce que je vais écouter là!!!!

A méditer...

Cliquez sur le carré jaune pour avoir l’image, j’ai trouvé ça trop marrant, dommage que ce ne soit pas facile à traduire…

A mon ex-blonde, jamais mon ex-meilleure amie...

Place d’Italie - Gare du nord, encore treize stations… largement le temps de rêvasser, de m’assoupir ; de m’endormir et de me réveiller effrayée à l’alarme du métro annonçant la fermeture des portes… treize stations d’errance et de méditation… refaire ma vie, refaire les trois dernières années à paris, refaire les trois dernières à Tunis, s’imaginer là-bas, repenser l’avenir, effleurer le passé, échapper au présent… douze longues stations de questions existentielles, de remords enfouies, de regrets assumés, de rêves frustrés, d’ambitions en suspens… treize éternelles stations de résolutions… résolutions pour aujourd’hui, résolutions pour demain… résolutions pour douze stations, je ne suis pas sure de pouvoir les tenir au-delà…
Encore douze stations, je dois travailler, me concentrer sur la thèse, trier ma base de données, apprendre a utiliser Matlab… onze, l’argent, trouver un autre job, arranger le CV, réécrire ma lettre de motivation… dix, mon ex, ne plus toujours répondre à ses coups de fil, oublier, ne plus l’appeler, me détacher… neuf…neuf, mon cœur bat très fort, un sourire en remonte jusqu'à mes lèvres, mes yeux s’illuminent, je fais coucou comme une débile, je lui fais la bise en disant incroyable, elle s’assoit a côté de moi, raconte sa matinée, je relate la mienne… six ou peut-être quatre,je ne sais plus, j’ai perdu le fil… on rigole, le métro accélère au rythme de ma surprise, jamais je n’aurais imaginé la rencontrer par hasard, qu’un jour elle briserait ma solitude parisienne…
Trois ans d’exercices d’intégration dans des relations superficielles, trois ans de “on aurait fait ci, on aurait fait ça”, “on aurait été ci, tu aurais dit cela”… trois ans et te voila enfin à mes côtés, ce n’est qu’aujourd’hui que je réalise pleinement ta présence, ton arrivée, je ne suis désormais plus seule, ma chérie, mon amie, ma meilleure amie est ici…